D'un pays à l'autre, les racontars d'un écrivain amateur...

samedi 31 janvier 2009

Vieille capitale, escalade et sushi...

Bonjour à tous,

C’est bien rare que j’écrive autant, mais le Japon est pour moi une source inépuisable (pour le moment) d’inspiration et d’étonnement. Et tant que j’ai la motivation et le temps pour vous écrire, j’en profite…

Ne perdons pas les bonnes habitudes et commençons par un court résumer pour ceux d’entre vous n’ayant pas assez de temps.
Tout va bien. Ça, c’est du résumé ! Je suis toujours à Osaka chez Midori. Nous avons visité Nara dimanche (autre ancienne capitale Japonaise), puis lundi je me suis motivé pour aller de l’autre côté d’Osaka pour utiliser mes chaussons d’escalade. J’ai donc passé plus de 3h à grimper dans la plus vieille salle d’escalade d’Osaka, et aujourd’hui ce fut repos, et inscription (pour les étrangers) à la mairie de Neyagawa. J’espère que vous vous portez bien. Les photos de Nara vont suivrent…



Pour ceux ayant un peu plus de temps….
Donc le dimanche, nous voilà parti pour Nara. Avant l’an 710, les Japonais changeaient de capitale à la mort de chaque empereur pour des raisons évidentes de religion, croyances fondées, … Il n’y avait donc pas de capitale fixe. Puis fin du 7ème siècle, on fête ça avec beaucoup d’alcool, dans des lieux insolites pour marquer l’arrivée d’un nouveau siècle, les oracles prévoient la fin du monde (c’est quand même con medium comme boulot, car si un jour ils ont raison sur leur prédiction de fin du monde, ils ne seront plus là pour profiter de leur nouvelle notoriété), les gens se disputent pour savoir si le nouveau siècle arrive en décembre 699 ou en décembre 700, … et on se décide d’avoir une capitale fixe ! C’est vrai que ça devait coûter pas mal de pièce d’or de déménager tous les 20ans, et on choisit Nara. C’est mignon, sympa, avec une montagne sur le côté, ça fait de jolies estampes pour les souvenirs, il y a des daims (et on aime bien ça les daims), donc on emménage !
On construit des temples, et d’autres temples, on gouverne,… Il y a une épidémie de variole ! Qu’à cela ne tienne ! On construit un Bouddha de 16m de haut entièrement en bronze (416 tonnes ! la plus grosse du monde), avec ça la variole n’a qu’à bien se tenir ! Et comme on a de l’humour, dans un des piliers du temple où on pose papa Bouddha, on fait un trou de la taille d’une de ses narines, et on officialise : toutes personnes pouvant passer dans le trou atteindra le Nirvana. C’est pas beau ça, et en cadeau une représentation miniature de bouddha en bambou, c’est cadeau de la maison si vous faites un jolie don au temple (qui lui-même vous apportera chance et prospérité) ! Alors vu le trou, pour passer, il faut soit être enfant (et pas obèse), soit être japonais, de moins de 30ans (il faut un peu d’énergie pour ramper par terre, et à 90ans, de toutes les façons, le Nirvana, on s’en fou…). Et voilà, tout ce passe plutôt bien pendant 70ans puis un salopart de moine bouddhiste commence à draguer Madame l’impératrice pour prendre le pouvoir. Il a failli réussir, mais quelqu’un s’en est rendu compte à temps…Ouf ! Mais, maintenant on a peur de la vilaine communauté religieuse de Nara, donc on déménage à Kyoto. C’est ainsi (un peu résumé) que pendant 75ans, Nara fut la capitale du Japon.
Nous voilà donc dans cette belle ville à marcher de temple en temple, à croiser les daims (qui sont chez eux à Nara), de sanctuaire en sanctuaire. Là encore, dans chaque temple, en échange de quelques Yens, tu peux t’apporter les faveurs du dieu de l’amour, de celui du commerce, de la chance,... Mais prier à Nara, c’est pas n’est pas donné à tout le monde il faut faire cent fois le tour d’un des temples pour obtenir les faveurs d’un dieu ! Une grande partie des temples de Nara se situe dans le grand parc de… Nara. Ce qui permet d’allier culture religieuse avec une belle balade dans la forêt sous le soleil. Forêt protégée, ce qui ne gâche rien.
Puis le soir venu on rentre à Neyagawa. La mère de Midori nous attend à la gare. Ce soir c’est restaurant ! Et pas n’importe quel restaurant. Un restaurant de sushi ! Et là encore, attention aux estomacs fragiles… Explications : d’extérieur le restaurant a des airs de resto de zone commerciale. On l’imagine assez bien coincé entre un « ToyRus » et un « la maison du convertible », en face d’un « mondial moquette » et d’un « décathlon », à l’ombre d’un « Ikéa ». A l’intérieur, c’est un peu pareil. Tu rentres, tu écrits ton nom, le nombre de personne et comptoir ou table puis tu vas t’asseoir en attendant l’appel salvateur ! Tu t’installes à une table et tu réalise enfin dans quel endroit paradisiaque tu te trouves. Sur la table, les classiques sauces de soja et autre sel et poivre, des sachets de thé et un robinet d’eau chaude, des baguettes. Et collé à la table, sur un rail (qui fait donc le tour des tables avant de revenir aux cuisines) défilent de petites assiettes avec des sushi. Deux par assiette, plus petit que nos sushi français, il y en a de toutes les sortes : saumon, thon, crevette, avocat, viande, omelette, … il y a aussi des makis. Tu vois toutes ces merveilles défilées et tu n’as plus qu’à te servir ! Et l’orgie est lancée ! Maman Midori veut absolument me faire goûter tous les types de sushi et de maki. Le problème (après un rapide décompte), il y en a plus de 70 !!!! C’est une guerre qui commence, récupérer les sushi tant voulu avant les autres tables. Heureusement pour nous, notre table était située au début de la file ! Et dans tous les cas, si tu veux un sushi, qui ne vient jamais, tu utilises l’interphone situé au dessus du rail pour commander ton sushi. Et, cinq minutes plus tard, sur le rail, au milieu de sushi « pour tout le monde » arrive une assiette sur un rond avec ton numéro de table : c’est pour toi ! Avec les sushi défilent des desserts, ayant probablement participés au concours du plat le moins appétissant, des trains (pour les enfants), des soupes (faites sur commande), … Après une bonne heure de bacchanale alimentaire, où tu a empilé les assiettes sur la table avec une certaine fierté (10, plus de 15 ! ,…) tu te rends compte que pour ne pas en oublier il aurait fallu avoir un début de stratégie. On ne savait plus ce qu’on avait mangé et ce qu’on avait raté. Ce n’est pas grave, dixit maman Midori, « on reviendra, et on fera la carte dans l’ordre ! ». On n’appuie donc sur le bouton pour appeler la serveuse pour qu’elle compte les assiettes et qu’elle nous fasse la note. Car le compte est simple : 100Yen (environ 80 centimes d’euros) par assiette. Nous avions réussi à empiler 30 assiettes ! Soit moins de 30 euros à trois. J’avais le ventre explosé. J’ai du manger près de 40 sushi et autres makis. On revient à la maison, et on te propose encore à manger… non juste un thé merci, haligato gozaïmass…



Le lendemain, Midori travaillait (pour une fois ! elle travaille à peu près 6 heures par semaine…), j’avais ma journée libre. J’ai donc décidé de braver les métros et trains d’Osaka, pour essayer d’atteindre la salle d’escalade City Rock Gym à la station Juso. 11h30 je suis près, mes plans, mon guide, mon phrasebook Japonais, mon livre, mon Ipod, de la nourriture, de l’eau, mes chaussons d’escalade ! 13h j’arrive enfin à la salle d’escalade… 3 trains différents, deux changements de gare à pied, 40min de marche… Mais je suis heureux. Mes doigts veulent tâter la résine japonaise. Je n’ai pas été déçu. Après deux semaines d’arrêt, des grimpeurs japonais bien fort, des ouvertures bien exigeantes, des prises bien à doigts, et plus de 3h de grimpe, j’étais lessivé…J’ai encore mal partout. J’ai hâte d’y retourner.

Aujourd’hui, à nouveau seul dans la maison, j’ai passé une grande partie de mon temps à faire des recherches sur Internet pour la suite de mon voyage. J’aimerai en effet partir faire du Wwoofing. Alors qu’est ce que c’est que ça le Wwoofing ? A l’origine, c’est du bénévolat dans les fermes bio. Tu bosses en échange tu es nourri et logé. Maintenant, tu peux trouver des petits restos typiques, des haras, des guesthouses,… l’offre s’est agrandie. Au japon, il y a environ 350 hôtes. Donc je cherche ceux qui acceptent les Wwoofers ne parlant pas japonais, et j’envoie des mails pour savoir s’ils ont de la place. Je vise le sud, le soleil et la chaleur : le Kyushu et le Shugoku. Mais les recherches se révèlent plus dures que je ne le pensais. J’ai pour le moment trouvé un hôte à partir du 25 février et j’attends des réponses pour avant.
Quoi qu’il arrive je pense que je quitterai Osaka la semaine prochaine. Et on verra bien. Les Kujime me propose bien sûr de rester plus longtemps, mais je ne me vois pas rester ici à rien faire, et je n’ai aucune envie de travailler à Osaka. J’ai de plus en plus besoin de nature et de tranquillité. Je suis en plus gêné de vivre au frais de la princesse. Ils m’ont même donné des cartes de transport ! Ce soir il y a eu du progrès. J’ai réussi à aller chercher ma bière tout seul, à débarrasser, mais la maman est arrivé pour m’empêcher de faire la vaisselle !
Nous avons eu une intéressante discussion sur nos systèmes éducatifs respectifs avec Midori. Ils sont plus proches du système américain. Et Midori résume très bien : « chez vous c’est difficile de sortir, chez nous, c’est difficile de rentrer [de l’université]». Conclusion qui a failli la mettre en retard à son boulot (elle bosse dans une école du soir).
Demain, j’irai probablement à Kobe. On peut y voir la mer.
Continuez (ou commencez) à me donner des nouvelles,
Bon vent,
R.

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