D'un pays à l'autre, les racontars d'un écrivain amateur...

mercredi 6 mai 2009

Dernières semaines à Ikumi...

La vie de fermier continue à la vitesse des tomates, qui est bien plus rapide qu’on ne pourrait le penser. Le travail dans la green house et dans « l’atelier d’emballage » continue tranquillement. Nous avons trouvé, avec Rhonda et Tomoya, un équilibre de vie très agréable. Rhonda se trouve être très intéressante, elle a beaucoup voyagé et n’a pas peur du travail, ce qui nous comble, respectivement, moi et Tomoya. Il y a de plus en plus de travail mais les tomates se vendent bien, et donc le moral est au rendez-vous.


Sinon, on mange toujours aussi bien. C’est épatant comment avec toujours les mêmes ingrédients Tomoya arrive à cuisiner des plats toujours différents ! Et le must, c’est quand Shié se met à la cuisine, alors là, ça ne rigole plus ! La température ayant nettement augmenté depuis février, nous nous sommes mis au barbecue. En France, quand on parle de barbecue, on parle de viande. Au Japon, on parle poisson, et je peux vous dire que j’ai découvert un nombre impressionnant de poisson, toujours plus rigolo les uns que les autres ! L’équipe barbecue se compose de Rhonda, barbecue sensei, et de moi-même, flashlight sensei ! Tomoya nous met à l’épreuve à chaque nouveau barbecue en achetant des poissons toujours plus difficiles à cuire, mais pour l’instant on a relevé avec succès tous les défis !

Par contre, on a essayé d’aller pêcher des calamars et ce ne fut pas véritablement une réussite… Déjà il faisait froid, très froid…Puis, ayant un coup de poigné un peu puissant (vous pouvez éviter les remarques déplaisantes…) j’ai cassé une ligne et perdu un appas… Enfin, il était plus de 6h, c’était donc l’heure de la bière. Après une demi-heure de lancé, on est rentré !






La golden week a complètement transformé Ikumi. C’est la semaine la plus importante pour les Japonais. Ce sont en effet des vacances nationales (les seuls avec une semaines pour le nouvel an) et donc tous les Japonais partent en vacances (leur seule de l’année). Les transports, hôtels, routes sont pris d’assaut. Pour nous pas de vacance, par contre une arrivée massive de woofers (travaillant pour beaucoup comme prof d’anglais au Japon). Nous nous sommes retrouvé jusqu’à 10 ! Ce qui ne paraît pas, mais quand on sait que la population d’Ikumi est de 120 personnes, cela signifie qu’on a augmenté la population de plus de 8% ! De même du côté de la plage, les surfeurs sont arrivés en masse. Plus une place de parking, plus une vague de libre… Ainsi en moins de deux semaines, nous avons accueillis : Louise et Mike (Néo-Zélandais, parlant vite et beaucoup, ponctuant toutes leurs phrases de « sooooooooooo goooooooooooooooooood » bien loin d’être sincère…), Charlie et Matt (anglais d’origine, calme et facile à vivre, avec un accent bien compréhensible…) et Krissy et Whetney (deux américaines très gentilles et cultivées qui ont marqué mon départ en m’écrivant une chanson…), et Félicity et Alex (deux anglais un peu feignasse, Alex difficile à comprendre car il a la voie de Don Corléone). C’est sans compter les amis de Krissy et Whitney, ceux de Félicity et Alex, et ceux de Tomoya !

Ce fut donc pour Tomoya et moi, un cours d’Anglais non stop avec comparaison des accents. Et je vous le confirme, les plus faciles à comprendre sont les anglais ! Une petite remarque assez drôle, depuis que je voyage tous les anglophones m’ont dit que je parlais très bien anglais. Au début, j’étais flatté, puis agacé par cette politesse hypocrite puis j’ai compris. Comme aucun anglais ne parle une langue étrangère (c’est une généralité, ne m’envoyé pas des mails en me disant que c’est faux et que vous avez connu un anglais parlant très bien suédois), il sont tous épatés dès que tu alignes deux phrases… Par contre un préjugé qui est tombé durant c’est deux semaines, les seules qui parlaient japonais étaient les deux américaines. C’est fou, 100jours à la maison blanche, et on voit déjà la différence avec l’air Bush...


En tout cas ce fut un bel échange culturel, de bonne partie de rigolade pendant les soirées « thé et petit beurre », avec de beaux quiproquos de la part de Tomoya ou de moi. Et surtout le travail de la ferme a vraiment bien avancé. Avec Tomoya, on a put se concentrer sur le « jungle ». La green house se compose de 6 toits. Les quatre premiers sont plutôt propres et il y est facile de s’y déplacer. Le 6ème, ce sont les petites tomates, là encore pas de problème. Mais si tu essayes de rentrer dans le 4ème ou 5ème, tu as intérêt d’être préparé… Les arbres sont tellement compacts et grands qu’ont ne voit plus les tomates, chaque mouvement devient un exercice de contorsion pour ne casser aucun pied de tomate,….Donc il fallait tailler. Et tailler dur ! L’idée : tu plonges la tête la première dans les feuilles (mais doucement pour ne rien cassé), tu attrapes comme tu peux le début du pied, tu le longes avec ta main (car tu n’y voit rien), puis quand tu tombes sur des feuilles, tu coupes ! Tout ça jusqu’à la première série de tomates. Après il faut coupé les « tops » pour que l’arbre ne s’éparpille pas trop… Je ne suis pas sûr que ça vous parle, mais à Ikumi ça a alimenté pas mal de discussion !


A une des dernières soirées « thé et petit beurre », qui ce sont pas mal enchaînées la semaine dernière, on m’a fait un compliment incroyable. Le mari de Shié m’a comparé à un Sayen Jin ! Evidemment, je suppose que la plupart d’entre vous ne comprendront pas, mais les fans de Dragon Ball si ! D’accord, on était tous très très contents grâce aux nombreux thés que nous avions bus, mais j’ai quand même été très flatté.


Comme vous pouvez le constater, je n’ai pas grand-chose à raconter. La vie s’écoule sur fond de couleur de Tomates, de trop de potassium, de pas assez de calcium, d’arbres poussant trop vite, de température trop basse, au rythme des livraisons, de l’arrivée et du départ des woofers,…


J’ai quitté Ikumi hier. Le départ fut douloureux. Je ne suis pas sûr d’y retourner… Rhonda a pleuré, Krissy et Whetney ont chanté, Tomoya m’a remercié, je suis monté dans le bus heureux mais triste. Je suis de retour à Osaka pour deux trois jours. Et, dimanche ou lundi, je pars en direction de Yamagata, où je devrais bosser dans une petite pension. Direction le nord, les montagnes, la neige,…

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