D'un pays à l'autre, les racontars d'un écrivain amateur...

samedi 31 janvier 2009

Vieille capitale, escalade et sushi...

Bonjour à tous,

C’est bien rare que j’écrive autant, mais le Japon est pour moi une source inépuisable (pour le moment) d’inspiration et d’étonnement. Et tant que j’ai la motivation et le temps pour vous écrire, j’en profite…

Ne perdons pas les bonnes habitudes et commençons par un court résumer pour ceux d’entre vous n’ayant pas assez de temps.
Tout va bien. Ça, c’est du résumé ! Je suis toujours à Osaka chez Midori. Nous avons visité Nara dimanche (autre ancienne capitale Japonaise), puis lundi je me suis motivé pour aller de l’autre côté d’Osaka pour utiliser mes chaussons d’escalade. J’ai donc passé plus de 3h à grimper dans la plus vieille salle d’escalade d’Osaka, et aujourd’hui ce fut repos, et inscription (pour les étrangers) à la mairie de Neyagawa. J’espère que vous vous portez bien. Les photos de Nara vont suivrent…



Pour ceux ayant un peu plus de temps….
Donc le dimanche, nous voilà parti pour Nara. Avant l’an 710, les Japonais changeaient de capitale à la mort de chaque empereur pour des raisons évidentes de religion, croyances fondées, … Il n’y avait donc pas de capitale fixe. Puis fin du 7ème siècle, on fête ça avec beaucoup d’alcool, dans des lieux insolites pour marquer l’arrivée d’un nouveau siècle, les oracles prévoient la fin du monde (c’est quand même con medium comme boulot, car si un jour ils ont raison sur leur prédiction de fin du monde, ils ne seront plus là pour profiter de leur nouvelle notoriété), les gens se disputent pour savoir si le nouveau siècle arrive en décembre 699 ou en décembre 700, … et on se décide d’avoir une capitale fixe ! C’est vrai que ça devait coûter pas mal de pièce d’or de déménager tous les 20ans, et on choisit Nara. C’est mignon, sympa, avec une montagne sur le côté, ça fait de jolies estampes pour les souvenirs, il y a des daims (et on aime bien ça les daims), donc on emménage !
On construit des temples, et d’autres temples, on gouverne,… Il y a une épidémie de variole ! Qu’à cela ne tienne ! On construit un Bouddha de 16m de haut entièrement en bronze (416 tonnes ! la plus grosse du monde), avec ça la variole n’a qu’à bien se tenir ! Et comme on a de l’humour, dans un des piliers du temple où on pose papa Bouddha, on fait un trou de la taille d’une de ses narines, et on officialise : toutes personnes pouvant passer dans le trou atteindra le Nirvana. C’est pas beau ça, et en cadeau une représentation miniature de bouddha en bambou, c’est cadeau de la maison si vous faites un jolie don au temple (qui lui-même vous apportera chance et prospérité) ! Alors vu le trou, pour passer, il faut soit être enfant (et pas obèse), soit être japonais, de moins de 30ans (il faut un peu d’énergie pour ramper par terre, et à 90ans, de toutes les façons, le Nirvana, on s’en fou…). Et voilà, tout ce passe plutôt bien pendant 70ans puis un salopart de moine bouddhiste commence à draguer Madame l’impératrice pour prendre le pouvoir. Il a failli réussir, mais quelqu’un s’en est rendu compte à temps…Ouf ! Mais, maintenant on a peur de la vilaine communauté religieuse de Nara, donc on déménage à Kyoto. C’est ainsi (un peu résumé) que pendant 75ans, Nara fut la capitale du Japon.
Nous voilà donc dans cette belle ville à marcher de temple en temple, à croiser les daims (qui sont chez eux à Nara), de sanctuaire en sanctuaire. Là encore, dans chaque temple, en échange de quelques Yens, tu peux t’apporter les faveurs du dieu de l’amour, de celui du commerce, de la chance,... Mais prier à Nara, c’est pas n’est pas donné à tout le monde il faut faire cent fois le tour d’un des temples pour obtenir les faveurs d’un dieu ! Une grande partie des temples de Nara se situe dans le grand parc de… Nara. Ce qui permet d’allier culture religieuse avec une belle balade dans la forêt sous le soleil. Forêt protégée, ce qui ne gâche rien.
Puis le soir venu on rentre à Neyagawa. La mère de Midori nous attend à la gare. Ce soir c’est restaurant ! Et pas n’importe quel restaurant. Un restaurant de sushi ! Et là encore, attention aux estomacs fragiles… Explications : d’extérieur le restaurant a des airs de resto de zone commerciale. On l’imagine assez bien coincé entre un « ToyRus » et un « la maison du convertible », en face d’un « mondial moquette » et d’un « décathlon », à l’ombre d’un « Ikéa ». A l’intérieur, c’est un peu pareil. Tu rentres, tu écrits ton nom, le nombre de personne et comptoir ou table puis tu vas t’asseoir en attendant l’appel salvateur ! Tu t’installes à une table et tu réalise enfin dans quel endroit paradisiaque tu te trouves. Sur la table, les classiques sauces de soja et autre sel et poivre, des sachets de thé et un robinet d’eau chaude, des baguettes. Et collé à la table, sur un rail (qui fait donc le tour des tables avant de revenir aux cuisines) défilent de petites assiettes avec des sushi. Deux par assiette, plus petit que nos sushi français, il y en a de toutes les sortes : saumon, thon, crevette, avocat, viande, omelette, … il y a aussi des makis. Tu vois toutes ces merveilles défilées et tu n’as plus qu’à te servir ! Et l’orgie est lancée ! Maman Midori veut absolument me faire goûter tous les types de sushi et de maki. Le problème (après un rapide décompte), il y en a plus de 70 !!!! C’est une guerre qui commence, récupérer les sushi tant voulu avant les autres tables. Heureusement pour nous, notre table était située au début de la file ! Et dans tous les cas, si tu veux un sushi, qui ne vient jamais, tu utilises l’interphone situé au dessus du rail pour commander ton sushi. Et, cinq minutes plus tard, sur le rail, au milieu de sushi « pour tout le monde » arrive une assiette sur un rond avec ton numéro de table : c’est pour toi ! Avec les sushi défilent des desserts, ayant probablement participés au concours du plat le moins appétissant, des trains (pour les enfants), des soupes (faites sur commande), … Après une bonne heure de bacchanale alimentaire, où tu a empilé les assiettes sur la table avec une certaine fierté (10, plus de 15 ! ,…) tu te rends compte que pour ne pas en oublier il aurait fallu avoir un début de stratégie. On ne savait plus ce qu’on avait mangé et ce qu’on avait raté. Ce n’est pas grave, dixit maman Midori, « on reviendra, et on fera la carte dans l’ordre ! ». On n’appuie donc sur le bouton pour appeler la serveuse pour qu’elle compte les assiettes et qu’elle nous fasse la note. Car le compte est simple : 100Yen (environ 80 centimes d’euros) par assiette. Nous avions réussi à empiler 30 assiettes ! Soit moins de 30 euros à trois. J’avais le ventre explosé. J’ai du manger près de 40 sushi et autres makis. On revient à la maison, et on te propose encore à manger… non juste un thé merci, haligato gozaïmass…



Le lendemain, Midori travaillait (pour une fois ! elle travaille à peu près 6 heures par semaine…), j’avais ma journée libre. J’ai donc décidé de braver les métros et trains d’Osaka, pour essayer d’atteindre la salle d’escalade City Rock Gym à la station Juso. 11h30 je suis près, mes plans, mon guide, mon phrasebook Japonais, mon livre, mon Ipod, de la nourriture, de l’eau, mes chaussons d’escalade ! 13h j’arrive enfin à la salle d’escalade… 3 trains différents, deux changements de gare à pied, 40min de marche… Mais je suis heureux. Mes doigts veulent tâter la résine japonaise. Je n’ai pas été déçu. Après deux semaines d’arrêt, des grimpeurs japonais bien fort, des ouvertures bien exigeantes, des prises bien à doigts, et plus de 3h de grimpe, j’étais lessivé…J’ai encore mal partout. J’ai hâte d’y retourner.

Aujourd’hui, à nouveau seul dans la maison, j’ai passé une grande partie de mon temps à faire des recherches sur Internet pour la suite de mon voyage. J’aimerai en effet partir faire du Wwoofing. Alors qu’est ce que c’est que ça le Wwoofing ? A l’origine, c’est du bénévolat dans les fermes bio. Tu bosses en échange tu es nourri et logé. Maintenant, tu peux trouver des petits restos typiques, des haras, des guesthouses,… l’offre s’est agrandie. Au japon, il y a environ 350 hôtes. Donc je cherche ceux qui acceptent les Wwoofers ne parlant pas japonais, et j’envoie des mails pour savoir s’ils ont de la place. Je vise le sud, le soleil et la chaleur : le Kyushu et le Shugoku. Mais les recherches se révèlent plus dures que je ne le pensais. J’ai pour le moment trouvé un hôte à partir du 25 février et j’attends des réponses pour avant.
Quoi qu’il arrive je pense que je quitterai Osaka la semaine prochaine. Et on verra bien. Les Kujime me propose bien sûr de rester plus longtemps, mais je ne me vois pas rester ici à rien faire, et je n’ai aucune envie de travailler à Osaka. J’ai de plus en plus besoin de nature et de tranquillité. Je suis en plus gêné de vivre au frais de la princesse. Ils m’ont même donné des cartes de transport ! Ce soir il y a eu du progrès. J’ai réussi à aller chercher ma bière tout seul, à débarrasser, mais la maman est arrivé pour m’empêcher de faire la vaisselle !
Nous avons eu une intéressante discussion sur nos systèmes éducatifs respectifs avec Midori. Ils sont plus proches du système américain. Et Midori résume très bien : « chez vous c’est difficile de sortir, chez nous, c’est difficile de rentrer [de l’université]». Conclusion qui a failli la mettre en retard à son boulot (elle bosse dans une école du soir).
Demain, j’irai probablement à Kobe. On peut y voir la mer.
Continuez (ou commencez) à me donner des nouvelles,
Bon vent,
R.

Arrivée dans le Kansai...

Konichiwa (je pouvais difficilement passer à côté).


Pour les très pressés, et les un peu pressé : tout va bien, je suis toujours à Osaka chez Midori. Après la visite de Kyoto, nous sommes aller faire un tour à Osaka (la maison est en banlieue). Aujourd’hui était une journée de break assez peu intense.



Pour ceux qui ont un peu plus de temps :
Après mes trois jours intenses à Tokyo, je démarre en bus de nuit direction Osaka. A ma grande surprise, j’avais de la place pour mes jambes. Bonheur ! Et pas de film en Japonais durant le trajet ! Et personne à côté de moi ! Le trajet s’annonçait bien. Evidemment, 5min avant le départ, un vieux, handicapé, imposant et bruyant japonais a pris place à mes côtés… Tous mes espoirs s’écroulaient. J’étais bon pour la nuit blanche, le mal de dos et les ronflements dans les oreilles… Et ce !?// !$ d’Ipod qui ne marche toujours pas (car pour ceux qui ne sont pas au courant, Roc et Résine et les grimpeurs de la salle m’ont généreusement offert un Ipod pour mes bons et loyaux services, malheureusement il ne veut plus lire de musique depuis…une journée avant mon départ ! J’espère trouver un Apple store à Osaka). Finalement, j’étais assez défaitiste car j’ai plutôt bien dormi (pour un bus de nuit).
J’ai donc retrouvé Midori vers 9h à la gare routière d’Osaka. Pour ceux qui ne savent pas, j’ai rencontré Midori lors d’un voyage au Laos, depuis elle est venue deux fois sur Paris où je l’ai hébergé. Et pour répondre au nombreuses questions (toutes assez ressemblantes) : non il ne se passe rien entre nous, non je ne couche pas avec elle et non nous n’allons pas nous marier.
Vu mon bagage de 30kg, nous n’avons pu faire directement un petit tour dans Osaka et nous nous sommes directement dirigés vers sa maison. Sa lointaine maison. Dans la banlieue d’Osaka. Dans la lointaine banlieue d’Osaka. J’avais mal cerné lieu. J’habite donc à Neyagawa. Pour vous donnez une idée, c’est à Osaka, ce que Corbeil Essonne est à Paris. En plus japonais.



Donc après une heure de train (j’exagère 3 quarts d’heure) et 20 bonnes minutes de marche en montée, puis descente puis montée, nous sommes arrivés à la maison des KUJIME. Charmante petite maison, avec son petit jardin bien typique. Midori me montre ma chambre, et m’installe pour le petit déjeuner que Mamie a déjà préparé. En effet, Midori vit avec sa mère (directrice d’école maternelle à Kyoto) et sa grand-mère (malade passant une grande partie de sa journée au lit). Mais, mon arrivée a redonné un coup de fouet à la mamie. Et depuis que je suis là, elle cuisine, range, recuisine, cuisine, …. Bien sûr, il n’y a que Midori qui parle anglais. Mais avec deux mots de Japonais de mon côté, trois d’anglais du côté de la maman, un dico très très light, on a réussi avec la maman de grande conversation autour des albums photos sur Tokyo puis Kyoto : elle : Kyomizu Dera ? – moi : yes ! Euh, Aie ! – elle : sashimi ! – moi : yes ! Euh non, Aie ! (je ne m’y ferai jamais à ce « aie » japonais pour dire oui, à prononcer comme « ail » avec une intonation montante, genre le « yes sir » de l’armée américaine). Je ne vous retranscris pas toute la conversation, ce serait trop long…
Ou en étions nous, je m’installe dans ma chambre à 6 tatamis, je prends le thé, la miso soup puis le riz (pour le petit déjeuner) on discute et vient l’heure du déjeuner ! Donc on mange ! Après une (très rapide) délibération, on décide avec Midori, d’aller l’après-midi même dans un Onsen pas loin d’ici. Un Onsen, c’est normalement une source thermale japonaise. Je lui demande quelques détails car j’avais lu qu’il fallait être nu et que la plupart des Onsens n’étaient pas mixtes mais certains oui… Je m’imaginais déjà dans les vestiaires, seul, à savoir si cette fois ci encore, je devais être nu ou non, la douche avant le bain ou l’inverse, ou pire (quoique) me retrouver du côté des femmes…. Finalement, je n’était pas sûr d’avoir tout compris en partant mais globalement j’avais une bonne idée de comment tout ça allait se passer. Nous voilà donc arrivé au Onsen (après une bonne demi heure de marche sous la pluie ! et l’interpellation d’ancienne étudiante de Midori, elle est prof, pour savoir si j’étais son petit ami, décidemment tout le monde ne s’intéresse qu’à une seule chose !).
Tu laisses ton parapluie à l’extérieur dans un « casier » à parapluie (rappelez vous la photo sur Tokyo), puis tu rentres et tu laisses tes chaussures dans un petit casier. Déjà 2 clés. Tu payes…à la machine puis tu donnes ton ticket à une dame, qui te remet serviette et vêtement (genre de jogging éponge très large, bleue pour les hommes rouge pour les femmes). Et elle te remet un badge qui (je ne l’ai compris qu’à la fin te permettait de faire des achats dans le Onsen et payer à la fin). 2 clés et un badge. Tu vas te changer, tu laisses tes affaires dans un casier, mais tu prends quand même ton livre et tes clopes. Et encore une clé… Première partie des hostilités, des sortes de sauna ou tu t’allonges sur (dépendant de la pièce que tu choisi) différentes pierres ou du carrelage ou un lit de toute petite pierre. Ces pièces sont à 40°C, 50°C et 55°C. On choisi la moins chaude pour commencer : bonheur intense ! Pas de bruit, une petite musique, les muscles qui se détendent… Après une demi-heure et trois litres d’eau en moins, on ressort, on prend notre bouteille d’eau dans le frigo collectif (avec un stylo prévu pour écrire son nom…), et c’est parti pour la 55°C ! Pas mal, mais un peu moins drôle à cause de la télé… (pareil dans la 45 °C). Ensuite tu sors sur le balcon fumer une clope, ou tu t’allonge sur un des matelas pour lire un des nombreux mangas mis à ta disposition (où un livre sur la création d’Israël :)), ou tu retourne te faire fondre, ou tu te réveille en faisant un saut dans la pièce à 3°C avec de la neige à l’intérieur (à ma grande surprise c’est très agréable, même en sortant d’une pièce à 45°C). Après deux heures, à zigzaguer entre tout ça, tu vas vraiment rentrer dans le Onsen. Midori me donne les dernières consignes car à partir de là, je serai livré à moi-même. Tu rentres à ton vestiaire, te déshabilles (avant tu as jeté un œil pour vérifier que tout le monde était bien nu et ne pas te retrouver comme un con), et c’est parti ! Tu passe une porte, et là devant toi s’étale 5 bains différents (à bulle, à ultrason, a 45°C, 40°C, 17°C) et une forêt de douche. Les mêmes que dans ton hôtel de Tokyo. Tu jettes un œil aux autres, ils utilisent cette dernière comme toi (ouais !) mais tu ne comprends toujours pas l’intérêt de ce con de seau ! Aujourd’hui, shampoing et gel douche sont à la poire. Tu fais un tour dans quelques bains, puis tu réalises qu’il y en a dehors… je m’arrête là de peur de vous faire du mal. En gros, à près 3 heures dans ce Onsen, tu es naze, mais bien. Pour sortir tu utilise tes 967 clés et 35 badges pour tout récupérer et après être à nouveau en possession de ton parapluie, tu apprends que la mère de Midori est venu nous chercher en voiture ! Que du bonheur.



Comme je le disais dans le mail précédent, je suis traité comme un roi chez les Kujime. Je n’ai le droit de rien faire, et je mange comme vingt. Je déconseille aux ventres sensibles de lire la suite (Seb saute ce paragraphe). En exemple de menu : Sashimi de thon (maison), soupe avec trois poissons (saumon et deux poissons blancs), grosses crevettes, champignons, poulpes, tofu, salade. Tout ça accompagné de bière et de thé, avec en dessert des fraises. Alors tu te dis, merde pas des fraises de Madagascar à Osaka ! Mais non, la voisine les cultive elle-même et vient de les cueillir. Grosse, juteuse, sucré… Autre exemple, la photo (album « Chez les Kujime ») dans ce grand pot de terre : nouille (énormes, genre tu en donnes une au Darfour ils sont tranquilles 3 mois), avec bœuf, salade, beignets de crevettes… Bien sûr, depuis qu’elles savent que je bois du café, j’ai le droit à un café dès que je m’assois. Ca a un arrière goût de paradis culinaire…
Autre petites choses en vracs, je fume, donc vite elles me trouvent un cendrier et me donnent un briquet, j’ai (évidemment) mes propres baguettes pour le repas, 38 bouteilles de thé vert glacé, 47 serviettes de douche,….
Je vous rassure tout n’est pas merveilleux, et il faut bien que j’avoue que Midori, bien que très gentille, est un peu trop serviable… Elle est un peu collante… Elle ne prend aucune décision et me laisse toujours le choix. Une fois j’ai voulu l’obliger à choisir si on refaisait un « sauna » ou si on partait, j’ai cru qu’elle allait imploser ! Elle marche toujours un pas derrière moi, ne me laisse même pas remplir ma bière ! Tout ça est très agréable mais un peu pesant à force…Et il y a cette belle horloge dans l’entrée, 1m50 de haut, un beau balancier, qui sonne toutes les demi-heures des heures avec des bips électroniques pendant 30 secondes ! Mais j’ai le sommeil lourd…
Le lendemain, nous sommes aller visiter Kyoto. Ancienne capitale impériale, réputé pour ses temples, c’était une journée culture ! Direction l’un des principaux temple de Kyoto Kiyomizu-dera. Immense temple, composé de nombreuses pagodes, sanctuaires, et autres tours, ou tu peux acheter des petits papiers pour te dire si l’année te sera chanceuse, des tablettes de bois pour laisser un mot à ton dieu préféré (amour, commerce, santé,…), des portes bonheur, des sortes de grigri,… Le Lourdes bouddhique ! Nous avons continuez notre marche à travers d’autres temples plus ou moins intéressants dans le vieux Kyoto, pour finir dans la grande rue marchande de la nouvelle ville. J’avoue que j’avais une autre image de cette ville ancestrale à travers les écrits de Nicolas Bouvier, et la nouvelle Kyoto (grande ville à l’image de toutes les autres) prends de plus en plus de place… J’ai hâte d’y retourner pour chercher ce sentiment hors du temps, à l’image de Luang Prabang au Laos, que tous les anciens voyageurs décrivent ; voire si l’âme de cette ville est morte, ou juste si les milliers de lampions qui l’éclairaient ont été remplacé par quelques bougies.
Puis le vendredi, nous sommes dirigés vers Osaka. Première étape, le consulat de France pour m’inscrire sur leurs registres et faire traduire mon permis. Ensuite un petit tour dans le grand parc de Osaka Castle (fierté de la deuxième plus grande ville du Japon), et Apple Store pour faire réparer mon Ipod : la vendeuse à appuyé sur deux boutons, et c’était fait ! Il suffisait de connaître la bonne combinaison… Enfin nous avons fini la journée au cinéma pour voir le dernier film avec Kenu Reeves sur la fin du monde. C’est vraiment mauvais. Ils n’ont quand même pas de chance les américains, si il y a quelque chose qui arrive à notre planète, extraterrestre, météorites, tsunami, c’est toujours à Manhattan !
Aujourd’hui nous avons passé la matinée à trouver les salles d’escalade d’Osaka sur Internet. Elles sont loin ! Genre Corbeil Essonne, mais de l’autre côté de la ville… Puis nous sommes allés faire un tour dans un petit parc à côté de la maison et avons passés le reste de la journée à glander à l’abri des chauffages de la maison. Il y a une chose étrange, la maison n’est absolument pas isolée ! Sans chauffage, on passe en dessous de la barre des 10°C, tu te mets à apercevoir la vapeur sortant de ta bouche,… Par contre, grâce aux chauffages (à l’huile je crois), on dépasse les 30°C !
J’espère pouvoir bientôt partir à la découverte de parties du Japon plus rurales et plus chaudes. Je vise les îles du sud : Okinawa. J’attends une réponse d’un hôte pour faire du Wwoofing.


Sayonara (la totale),
Bien à vous,
R.

Première impression de Tokyo

Bonjour à tous,

Même pas une semaine et déjà tant de choses à raconter. Tokyo ne vole pas sa réputation : grouillant, organisé, fourmillant de technologie, de vieilles en kimono, d’ado déjantés, de ruelles calmes…

Pour ceux qui sont très pressés :

Tout va bien. Arrivé à tokyo. Ultra active. Ultra organisée. Bus de nuit pour Osaka. Arrivée dans la famille de Midori (une amie Japonaise). Traité comme un pacha. Onsen (Source thermale). Visite de Kyoto. Heureux et vivant.





Pour ceux qui n’ont pas le temps ou qui ne sont pas fan des grands récits d’écrivains amateurs :

J’ai passé 3 jours à Tokyo à user mes chaussures, et essayer de cerner vaguement la plus grande concentration urbaine du monde. C’était enrichissant mais fatiguant. De longues heures à marcher dans des quartiers très différents, du calme Asakusa (où je dormais) à l’intense Shibuya (d’où vient la fameuse photo de ce carrefour où une foule compact traverse dans tous les sens), en prenant le temps de me reposer dans l’un des grands parcs qui équilibre cette densité urbaine…Après quelques soupes chinoises, quelques sashimis, un musé national, de la Asashi (une bière Japonaise), j’ai pris le bus de nuit vers Osaka où je suis arriver jeudi matin pour retrouver Midori (une amie Japonaise rencontrée il y a quelques temps). Depuis je suis traité comme un roi entre Midori, sa mère et sa grand-mère. J’ai ma propre chambre de 6 tatamis (eh oui monsieur !) et je mange pour 4 ! Après une après midi dans un Onsen (Sources thermales traditionnelles), et une journée à visiter Kyoto (ancienne capitale impériale), me voilà, assis sur mon tatami, les pieds devant un chauffage électrique à vous écrire ce mail. (pour les fainéant allez directement à la fin pour les au revoirJ).


Pour ceux qui s’ennuient vraiment au taf, voici quelques détails :

Je suis donc arrivé à Tokyo le samedi 17 janvier dans les alentours de 17h30 à l’aéroport mais vers 20h30 à Asakusa, le quartier que j’avais choisi pour loger…et trouver un logement, de nuit, à Tokyo, sans réservation, avec 30kg de bagage, lorsqu’on ne parle pas Japonais,… c’est pas facile ! Après une heure et demi de marche un peu au hasard, j’ai trouvé une petit hôtel traditionnel où j’ai été très bien accueilli. La vieille et petite dame qui tenait cette pension (la caricature d’une vieille dame japonaise) ne parlait pas anglais, mais avec deux mots de japonais, un dico et pas mal de signe, on s’est « très bien » compris. Et quoique un peu cher pour mon budget, j’ai décidé d’y rester 3 nuits que je passais à Tokyo.

Au Japon, les choses deviennent vite problématiques. Par exemple, la salle de bain. Chaque pays a ses habitudes, son niveau d’hygiène…mais en général, tu comprends comment ça fonctionne. Même, lorsqu’on te montre un bassin dans le « jardin » pour te laver, tu es surpris mais tu comprends comment utiliser l’eau pour te laver. Au Japon, tu rentre dans la salle de bain (commune), confiant, et là … tu ne sais pas comment commencer. Une première pièce avec des casiers (tu te doute de l’utilité), avec des paniers dans les casiers (tu espère que ça n’a pas d’autre fonction que de ranger tes affaires, même si tu ne vois pas leurs intérêts), puis deuxième pièce. Les choses se compliquent : trois lavabos au niveau du sol, avec des douches et une glace, sur le côté des tabourets avec des petits seaux, et sur l’autre côté un grand bassin rempli. Donc ça doit être un bain. Mais dans ce cas, à quoi servent les planches qui le couvrent ? Et le tabouret, d’accord tu t’assois devant ta douche et tu lave, mais à quoi sert le seau ?? Le doute d’installe. Sauf que toi, tu es nu, tu as froid, et tu te dis que si quelqu’un rentre, tu va vraiment avoir l’air d’un con, debout au milieu de cette salle de bain. Et au fait, je devais être nu ou en caleçon ?? Merde, ça s’est peut-être une grosse gaffe… Tu te lance et tu fais comme tu peux (veux). Au final, j’ai jamais trouvé à quoi sert ce putain de seau, mais heureusement, il faut bien être nu. Pareil pour les toilettes, car les ordinateurs de bort qui accompagnent les toilettes, ils sont en japonais et pas en anglais ! J’avoue que je n’ai pas encore osé appuyer au hasard…

Et je ne vous parle pas de ces restaurants où tu commandes à des « distributeurs » à l’extérieur ou à l’intérieur, puis tu donne ton ticket au serveur, ou ceux où si tu n’appuie pas sur le bouton devant toi (assis sur un bar) personne ne vient te voir….

Enfin, petit à petit, on s’habitue.

Le lendemain de mon arrivée, encore frais et jeune, je décide de découvrir Tokyo à pied… Belle connerie ! J’ai marché au moins 6h ! J’étais exténué. Par contre, j’ai bien vu Tokyo. Pour un pays qui n’a pas de place, Tokyo a des rues et trottoirs particulièrement larges. Ca donne des airs de ville nord américaine. Pour accentuer cette sensation, les rues sont perpendiculaires et bien droite comme chez nos voisins avec un président noir. Sauf qu’à Tokyo, elles ne sont pas vraiment perpendiculaires, et si tu prends la direction nord d’une rue et que tu fonces tu as de grande chance de te retrouver sans t’en rendre compte à l’ouest. Pour mettre peu plus de piment, les noms des rues ne sont pas toutes inscrits ! Ce qui donne, qu’au départ de mon hôtel, je suis parti fleur au fusil, je me perds, je demande à des policiers, et j’étais à côté de mon hôtel… j’avais tourné en rond ! Asakusa (mon quartier) je le connais bien maintenant !

Au début, j’ai vraiment trouvé Tokyo calme et paisible. Deux raisons à ça : Asakusa est un quartier périphérique assez calme, et le samedi soir et dimanche c’est effectivement calme. Après la traversée de quelques quartiers et surtout la découverte du « Lundi à Tokyo », j’ai compris que Tokyo n’était pas une ville calme… Dans certains quartiers, ça grouille littéralement. C’est de la folie. Et tout le monde se croise, ado habillé en skinhead, salarymen, écoliers en uniforme, mamie en Kimono, moine, fausse starlette victime de la mode,…C’est pire que Châtelet les Halles. Tout le monde se croise, mais tout le monde se croise dans les règles ! On ne traverse pas quand le feu est rouge pour les piétons, même si il n’y a absolument aucune voiture, on marche à gauche, …

D’un autre côté il est assez facile de trouver des rues calmes ou respirer un peu. Les gens se concentrent dans quelques nœuds importants. Autre endroit où se reposer, les parcs. Ils sont nombreux, grands, propres et organisés.

Donc après mon faux départ, et une halte pour acheter mon billet de bus de nuit pour Osaka pour mardi suivant, je me dirige vers le parc du palais royal. Immense, en plein cœur de la ville, il est vraiment agréable. A l’image de tous les parcs et de la ville, comme je le découvrirait plus tard, c’est absolument nickel : pas un papier, pas un mégot, et pourtant assez peu de poubelle (quand il y en a, c’est par trois pour le tri sélectif à chaque fois). Et tous est propre, même les toilettes, qui chez donne l’impression qu’une équipe de rugby à fait une troisième mi-temps dedans, sont plus propres que chez soit (et toujours avec plein de boutons…). Et donc dans cette belle vallée au cœur des buildings, je décide de faire une pause clope.

C’est un autre petit problème pour moi, comprendre où j’ai le droit de fumer. Par exemple, aéroport de Narita, après 16h environ de voyage sans fumer, je fonce dehors, je roule ma clope et je vois «no smoking area » ! Je suis le panneau pour trouver le lieu ou je pourrai tranquillement détruire mes poumons, je le trouve : un local !! Donc je suis dehors, je dois rentrer dans un petit local aéré (vers l’extérieur) pour fumer !! Autre exemple, certaines rues sont non fumeurs, mais il y a des « smoking area » où tu t’arrête et regroupé autour d’un gros cendrier, tu fumes avec les autres pariât de la société ! Encore mieux, dans certains quartiers, toutes les rues sont non fumeur, mais pas les bars…. Donc en gros, tu fumes quand tu as le panneau avec une cigarette et tu n’essayes pas de comprendre !

Après cette pause clope, je décide d’aller voir le fameux quartier hyper animé de Shibuya. Après m’être perdu, je suis arrivé à Shibuya vers 17h (étant parti à 10h), à la nuit tombée, la température continuait de baisser (entre 0 et 10 °C), je suis rentré en métro… Ca sera pour demain.

Le métro…. Imaginez : le réseau de métro parisien, plus celui de RER, plus les Bus, plus les trams, plus les trains de l’Idf, et vous aurez une idée du métro de Tokyo. Ajoutez-y que tous les panneaux ne sont pas en anglais, même si la plupart le sont, que beaucoup de station ressemble à la Défense un lundi matin et ont toutes la taille de Châtelet les Halles, et je peux vous dire que le retour ne fut pas du repos. Il faut aussi ajouter leur système de ticket… Tu n’achètes pas de ticket pour une station ou pour tout le réseau, ça ne serait pas drôle. Tu achète un ticket à par exemple 130 Yen. Ou 150, 160, … dépendant de où tu vas. Il faut encore trouver le panneau en anglais qui te dit combien coûte le ticket entre Shibuya et Asakusa !!!! Et en plus, il y a plusieurs compagnies, tout est privé, donc si tu change de réseau, tu doit racheter un ticket, et tous les trains ne s’arrêtent pas partout, car certain sont des trains et non des métros, et TU EN AS MARRE !! Tu veux rentrer à ton hôtel !!!! Donc tu achète le ticket le moins cher, et à la sortie tu va voir le gars, tu lui tend ton ticket, tu n’essaye même pas d’expliquer quoique ce soit, tu es crevé, il prend sa calculette, écrit 60, tu paye 60Y et tu te tire…. Sauf que évidemment, tu n’as pas voulu faire de changement (de peur de te perdre ou de payer trop cher) et donc il faut encore que tu marche.

Il est 19h, tu es naze, écroulé sur ton tatami, ton adaptateur pour prises ne fonctionne pas, tu forces, tu le casses, ce n’est même pas grave, tu veux manger et dormir… tu es heureux et tu te sens vivant.

En gros les deux jours suivant se sont ressemblés. Avec des belles marches dans Tokyo, et une meilleure compréhension du métro.

Mais j’ai oublié de vous rassurer. Ils sont tous là… Mc Do, KFC, Starbucks, Carrefour, les Kebab (eh oui !)… Mais ne vous inquiétez pas, pour le moment je n’ai encore mangé que japonais (ou chinois).

Sinon dans mes visites, je suis allez faire un saut au Sony Building pour admirer les dernière nouveautés de la firme. Je n’ai pu résister à jouer à Dragon Ball Budokai Tenkaichi 3 (les amateurs comprendront), et tester le nouveau Vaimo (un ultra portable incroyable). Sur ce sujet, je ne dirai pas que le Japon est en avance technologiquement, par contre la technologie est partout et pour tout le monde. Au Sony building, un monsieur de 70ans harcelait la vendeuse de question que le nouveau Vaimo, le moindre restaurant prend commande sur de petit ordinateur…. La technologie est mieux implantée et surtout mieux utilisée.

Mais il y aurait encore tant de choses à dire et à raconter, la colline des love Hôtels, Ginza le quartier des magasins chic (il sont tous là printemps, Vuiton, Zara,…), les sans-logis de Tokyo qui construisent leur maison de carton avec autant de concentration que pour une cérémonie du thé, ... Mais il est presque 00h et le sommeil me gagne. Je suis assis dans ma chambre de 6 tatamis chez Midori où j’ai été accueilli comme un prince à coup de Onsen (source chaude naturelle…), de visite de Kyoto (ancienne Capitale) et de repas de roi. Mais ça sera pour un autre mail….

J’espère que vous vous portez bien,

A bientôt,

R.